Comparaison entre ADSL et SDSL

Les technologies xDSL (de l’anglais Digital Subscriber Line pour « ligne numérique d’abonné ») permettent la mise en œuvre de liaisons informatiques sur des lignes filaires en cuivre de type téléphonique.

La version dite ADSL est bien connue du grand public dans la mesure où elle est le support des offres triple-play (Internet, téléphone et télévision) sur ligne téléphonique de tous les opérateurs Internet français (Orange, SFR, Bouygues Telecom, Free...).

La variante SDSL est quant à elle réservée aux usages professionnels du fait de caractéristiques spécifiques qui permettent de garantir la qualité de service attendue par les entreprises.

Un peu de technique

Les points communs

Pour transmettre le signal numérique, les technologies xDSL utilisent une modulation dans les bandes de fréquences hautes, inutilisées par le transport de la voix en téléphonie traditionnelle.

Afin de s’adapter à des profils d’usage différents selon la clientèle visée, il existe plusieurs variantes qui aboutissent à des caractéristiques de transmission spécifiquement adaptées.

Dans tous les cas, il y a une limitation physique à la propagation du signal sur la ligne téléphonique : grossièrement plus celle‑ci est longue plus le signal est affaibli et, en conséquence, plus le débit maximal que l’on peut obtenir est faible.

Concrètement, cette distance est celle de la ligne téléphonique depuis l'installation intérieure jusqu’au central de raccordement, appelé NRA (pour Nœud de Raccordement d'Abonnés).

Le NRA est le local technique de l'opérateur historique (ex-France Telecom, devenu Orange), où l'on trouve les équipements des différents fournisseurs d'accès Internet (Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free). Les équipements en question sont appelés DSLAM (de l'anglais DSL Access Multiplexer).

Il existe des cas où l’affaiblissement de la ligne téléphonique est trop important ; il est alors impossible d’obtenir le service : on dit que l’adresse n’est pas éligible (en « zone blanche »).

Les spécificités de l’ADSL

L’ADSL (pour Asymmetric DSL) a ceci de particulier qu’il réserve une part prépondérante de la bande passante à ce que l’on appelle le sens descendant, c’est-à-dire du réseau vers l’abonné.

Par ailleurs l’ADSL peut cohabiter avec les services de la téléphonie classique sur la même ligne.

Ce choix correspond bien aux types de services proposés par les offres triple-play des opérateurs Internet : en effet, que cela soit pour la navigation Web ou bien pour la télévision, le volume de données à transmettre est bien plus important dans le sens opérateur vers box du client.

Le sens montant (de l’abonné vers l’Internet) est beaucoup moins sollicité et cette limitation est tolérable : par exemple l’envoi de courriels volumineux peut prendre un peu de temps, mais ce n’est pas un inconvénient majeur pour ce type de clientèle.

Les spécificités du SDSL

A l’inverse, le SDSL (pour Symmetric DSL) offre des débits identiques dans les deux sens de la liaison. De plus, en SDSL il est possible d’agréger deux voire quatre paires de cuivre pour augmenter le débit maximal atteignable.

Ainsi, alors qu'en ADSL on est limité à environ 1 Mb/s pour le sens montant, il est possible en SDSL, dans les meilleures conditions, d’obtenir un débit montant jusqu'à 20 Mb/s.

A la différence de l’ADSL, il n’est pas possible de faire cohabiter les services de la téléphonie traditionnelle avec le SDSL.

Par ailleurs, il y a d’autres différences techniques au niveau de l’architecture du réseau de collecte du trafic. Sans entrer dans trop de détail, par une réservation de ressources dédiées, une liaison SDSL garantit le débit et le délai de transit (ou latence) sur le bout en bout.

Les offres SDSL existent avec deux formes de transmission différentes : l'ATM (Asynchronous Transfert Mode) d'ancienne génération et maintenant l'EFM (Ethernet in the First Mile) beaucoup plus moderne et aux performances améliorées. En effet la technologie EFM permet une latence diminuée, un meilleur débit IP (c'est-à-dire le débit utile pour le client !) et une meilleure résilience grâce à l'indépendance de chacune des paires mises en œuvre.

Toutes ces caractéristiques techniques dédient le SDSL aux usages professionnels, comme par exemple :

  • le support des liaisons informatiques entre les sites d’une entreprise
  • les applications en mode cloud computing
  • le support des trunks SIP, qui sont au cœur de la téléphonie IP

Les offres commerciales

Le réseau et les offres basés sur l’ADSL sont plutôt orientés vers la clientèle grand public.

Les opérateurs en ont cependant décliné des offres professionnelles dont les prix sont effectivement très attractifs : environ 40 à 50 € HT mensuels pour un panel de services complet (téléphonie, accès Internet, fax électronique, nom de domaine…).

Mais il reste un point important à noter pour l’entreprise qui souscrit à ce type d’offre : elles ne font en général l’objet d’aucune GTR (Garantie de Temps de Rétablissement). C’est-à-dire que s'il y a un incident sur la ligne téléphonique support de l'ADSL (une coupure par exemple), c’est la perte de tous les services pour un temps indéterminé…

A l’inverse les offres SDSL sont accompagnées de services adaptés aux besoins des entreprises : GTR 4 heures, adresses IP multiples, VPN en cœur de réseau, gestion de la qualité de service…

Bien sûr, l’ordre de grandeur du coût mensuel n’est pas le même : à partir d’environ 120 € HT mensuels pour une liaison 2 Mb/s.

A noter enfin qu’il existe des opérateurs qui proposent des offres de raccordement ADSL assorties d’une GTR (typiquement au jour ouvré suivant). Ce sont des offres à coût intermédiaire qui peuvent représenter un bon compromis.

 

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Dernière mise à jour : 21/12/2015